Treilles et Terrasses

Mener un programme de recherche-action face au changement climatique

Le programme Treilles et Terrasses vise à expérimenter des modes de culture en terrasses adaptées au changement climatique en Cévennes :

S’adapter au changement climatique : La treille est une pergola végétale qui se compose d’une structure (bois de châtaignier, d’acacia, métal…) sur laquelle pousse une plante grimpante (vigne, kiwi, courges, haricots…). Cette treille peut faire de l’ombre aux cultures qui se trouvent en-dessous ou à proximité, au même titre qu’un arbre ou une haie dans un champ cultivé en agroforesterie. Avec des étés de plus en plus chauds et secs, ombrager certaines cultures adaptées à la pénombre peut se révéler opportun pour réduire l’irrigation et les baisses de rendement dues aux coups de chaud. Pour évaluer ces pratiques, six sites expérimentaux ont été sélectionnés et sont en cours d’aménagement avec l’appui d’Agroof, bureau d’études spécialisé en agroforesterie.

Préserver les terrasses : Les terres agricoles en Cévennes ont été aménagées en terrasses avec des murets de soutènement en pierres sèches, c’est-à-dire avec la roche trouvée sur place et assemblée en murets sans mortier. A ces murs étaient associés des infrastructures hydrauliques, comme des canaux d’irrigation ou des citernes bâties par exemple, pour gérer l’eau. Or avec la baisse des activités agricoles, ces savoir-faire ont été progressivement perdus et les terrasses endommagées. Aujourd’hui, l’Association des Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches œuvre pour diffuser ces pratiques et faire reconnaître leur intérêt écologique notamment au travers des journées de démonstration et d’initiation proposées par le SHVC dans le cadre de Treilles et Terrasses. L’étude vise aussi à valoriser une forme d’agriculture peu à non mécanisée pratiquée en terrasses, écologiquement intensive et viable pour l’agriculteur ou l’agricultrice la pratiquant, permettant de maintenir en état des terres agricoles en terrasses.

Promouvoir les cépages résistants : La culture de la vigne en treille est fréquente en Cévennes avec des variétés hybrides américaines, résistantes aux maladies donc ne nécessitant pas de traitement, ce qui en fait des cépages de premier choix en agriculture biologique. Vinifié, les raisins donnent une boisson aux notes de fruits rouges appréciée de certains consommateurs. Le SHVC est partenaire du syndicat des vignerons de l’IGP Cévennes pour remettre en valeur ces cépages oubliés qui dans le cadre de loi européen ne peuvent pas être commercialisés en vin. Avec l’aide de l’association Fruits Oubliés Réseau, l’IGP et le SHVC ont rédigé un manifeste des vignes en résistance qu’il est possible de signer pour soutenir la réintroduction des « cépages interdits » au catalogue des variétés. De plus, ces structures organisent avec l’appui de l’association De valats en pélardons la foire des cépages patrimoniaux de Sainte-Croix-Vallée-Française tous les 1ers dimanches de juin pour faire connaître les vignerons locaux et l’intérêt des variétés résistantes.

chantier pierres sèches

Des données recueillies sur 9 sites d’ici 2030 :

Le choix des sites expérimentaux s’est fait sur la base des espèces déjà cultivées par les agriculteurs et agricultrices partenaires : maraîchage, vigne, treilles… le tout en terrasses. Dans certains cas, la culture en treille est perçue comme la culture principale, avec des espèces complantées pour optimiser l’espace cultivable, et dans d’autres, la treille est perçue comme solution écologique pour ombrager les cultures principales. Les agriculteurs et agricultrices le désirant bénéficient d’un accompagnement d’Agroof pour concevoir les sites expérimentaux : analyses de sol, organisation de l’espace, choix des espèces et variétés, selon les pratiques et débouchés envisagés. Au total, d’ici fin 2025 six sites expérimentaux seront aménagés, et les cultures destinées à grimper sur la treille devraient atteindre une taille significative pour ombrager les cultures en 2028 où le suivi expérimental pourra être total et mené pendant plusieurs années.

En attendant, quatre sites avec des treilles de plusieurs années sont équipées pour le suivi microclimatique : un appareil photo hémisphérique permet d’analyser le taux d’ombrage et une sonde permet d’évaluer humidité et température sous la treille et en-dehors. Ces données seront cumulées sur plusieurs années pour évaluer l’effet des treilles sur le microclimat, plus ou moins bénéfiques selon les années sèches ou pluvieuses.

carte des sites aménagés et suivis

Sites suivis :

  • Chamborigaud – Mas de l’Arbous
  • Le Chambon – Conservatoire de Chareneuve
  • Aujac – Conservatoire d’Aujaguet
  • Altier – Domaine du Chamounet

Sites aménagés :

  • Saint-Martin-de-Lansuscle – Ferme de Malhaussette : pommes de terre sous vigne
  • Molezon – Clos Rouvière : framboisiers sous vigne
  • Chamborigaud – Mas de l’Arbous : pommes de terre et framboisiers sous vigne
  • Vabres – Mas de Paul : maraîchage sous vigne et chayottes
  • Le-Collet-de-Dèze – Ferme Simone : petits fruits sous vigne
  • Saint-Germain-de-Calberte – Association des bancels des Calquières : petits fruits, rhubarbe, artichauts sous raisin de table

 

Les trois derniers sites bénéficient d’un accompagnement par Agroof.

schéma aménagement Vabres

Différents événements ont été proposés en lien avec le projet :

  • 6 chantiers treille en châtaignier pour agriculteurs et particuliers
  • 1 chantier treille en acacia et métal avec initiation soudure pour agriculteurs
  • 2 chantiers pierres sèches pour agriculteurs (3 et 5 jours, avec 2 formateurs ABPS)
  • 1 chantier taille de la vigne en treille
  • 2 foires des cépages patrimoniaux avec des conférences et ateliers
  • 1 journée de sensibilisation autour de la pierre sèche
  • 1 conférence dégustation autour des vignes hybrides
  • 1 journée d’échanges entre agriculteurs autour de la conception de sites cultivés en terrasses
  • 3 visites pour agriculteurs de vignobles cultivés en terrasses
  • 1 édition de la journée d’échange et de la foire aux plants « On s’engraine » autour des treilles
  • 2 journées de formation en maraîchage sur sol vivant
  • 1 soirée de conférence par des chercheurs autour des terrasses
  • 1 visite de site aménagé en terrasses pour économiser l’eau
  • 10+ de projections du documentaire Vitis Prohibita
  • Et d’autres événements à venir…
programme on s'engraine 2023

Evaluer la viabilité d’un projet de remise en culture des terres face à la ressource en eau disponible :

Un travail spécifique sur la ressource en eau a été mené grâce à un stage en 2024 en partenariat avec le CNRS. Les sites expérimentaux ont été caractérisés et une étude de faisabilité de l’installation d’un maraîcher sur le site des Calquières a été menée, permettant de mettre au point un outil pour diagnostiquer la ressource en eau associée à des terres agricoles en terrasses. Si vous souhaitez valoriser des terres abandonnées dans une de vos communes en Cévennes, vous pourrez appliquer cette méthode libre d’accès pour évaluer la ressource en eau actuelle et les besoins futurs associés à leur remise en culture. Le format papier à remplir et le tableur prérempli sont disponibles ici :

Fichier imprimable : Outil_diagnotic_eau_SHVC_CNRS

Tableur numérique : Outil_diagnostic_eau_SHVC_CNRS

diagramme ressource en eau
eau et pierres sèches

Nous remercions nos financeurs :

Le projet Treilles et Terrasses a bénéficié d’un soutien du programme de financement Terra rural (fonds de l’Union Européenne, de la Région Occitanie, du département du Gard et de la Lozère), et bénéficie actuellement du programme « Eau et Climat » de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, du programme « Nourrir l’avenir » de la Fondation Carasso, et du soutien de la Commission Agriculture du Parc National des Cévennes.

logo AERMC
logo Carasso
logo PNC
logos terra rural
(Visited 395 times, 10 visits today)